Au cours des temps, les différents processus géologiques et hydrodynamiques qui se sont succédé ont façonné le territoire.
Durant l’Ere Primaire, entre -541 et -252 millions d’années, une succession d’épisodes de recouvrement par les eaux a engendré une
accumulation de dépôts qui se sont métamorphisés en profondeur (transformation de roches sédimentaires ou magmatiques sous l’action de conditions particulières de température et de pression). Ce
phénomène est à l’origine de roches encore présentes aujourd’hui sur le territoire. Le métamorphisme transforme ainsi les calcaires en marbres et les argiles en schistes ou en gneiss si le
phénomène est plus important. A ces roches s’ajoutent les granites, roches magmatiques ayant cristallisé lentement en profondeur.
Au cours de la fin de l’Ere Secondaire et du début de l’Ere Tertiaire, entre -100 et -40 millions d’années, les plaques ibérique et
eurasienne amorcent leur rapprochement suivant une direction nord-sud, entraînant l'écrasement et le plissement de la zone pyrénéenne dans cet étau continental. Les couches rocheuses s'empilent
sur elles-mêmes donnant naissance aux reliefs pyrénéens. La surrection de la chaîne pyrénéenne entraîne la montée en surface de formations rocheuses datant de l’Ere Primaire (roches cristallines
et métamorphiques de type schiste, gneiss, granite et marbre) qui forment les principaux reliefs du département. Le massif des Aspres est dominé par des formations schisteuses du Paléozoïque. Par
endroit, des formations calcaires du Dévonien affleurent.
Au cours de l’Ere Tertiaire, entre -65 et -1,5 millions d’années, tandis que la surrection se poursuit, une période de forte activité tectonique crée la Plaine du Roussillon (fossé d'effondrement situé entre deux failles majeures) suite à l'ouverture du golfe du Lion. Par la suite, des processus d’érosion/sédimentation sculptent le nouveau relief. Ces processus, issus de différentes phases de submersion marine, aboutissent aux dépôts de plusieurs couches sédimentaires dans la plaine du Roussillon (dépôts sédimentaires du Pliocène). Ces formations recouvrent les Aspres viticoles.
Durant les périodes inter-glaciaires de l’Ere Quaternaire, les cours d'eau qui dévalent les reliefs creusent leur vallée au travers des couches de sédiments du Pliocène en composant des
terrasses alluviales. C’est à cette époque que se constituent les vallées des grands cours d’eau qui traversent aujourd’hui le département. En parallèle, des formations constituées d’éboulis ou
de dépôts meubles de versant (colluvions) voient le jour au sein du massif des Aspres.
La nature des sols est étroitement liée à la nature du substrat géologique, aux conditions climatiques et à la topographie. Sur le territoire communal, la plaine agricole et la forêt domaniale du Réart sont dominées par des matériaux détritiques du Pliocène qui forment des sols argilo-caillouteux secs et peu perméables. Les reliefs, quant à eux, sont essentiellement constitués de schistes. Ces roches se délitent en feuillets et donnent des sols généralement peu profonds riches en limons et en sables. Par endroits, elles peuvent aussi être dures et difficilement altérables. Dans ce cas, elles affleurent souvent et les sols sont très superficiels voire inexistants.
Localement, certains cours d’eau (la Monà, la rivière de Tordères…) ont déposé des alluvions formant des sols plus profonds. Sur le massif, des formations superficielles de versant sont
présentes par endroit.