Un nouvel arrêté préfectoral concernant les restrictions liées à a sécheresse a été publié le 19 octobre 2023 ; il prolonge les dispositions de l’arrêté préfectoral du 19 septembre jusqu’au 30 novembre 2023 inclus.
L'arrêté est téléchargeable et consultable en cliquant sur le lien suivant :
Tordères est donc toujours placé en "crise sécheresse".
Le secteur Aspres-Réart, dont Tordères, était déjà concerné depuis plusieurs mois. Les mesures de restriction déjà en place sont prolongées : ainsi tous les usages « d’agrément » sont aussi interdits : arrosage des pelouses, jardins, espaces verts, nettoyage des terrasses, façades, voitures, bateaux, fontaines, douches de plage, remplissages et appoint en eau des piscines des particuliers.
Seul l’arrosage des potagers vivriers est autorisé les mercredis et samedis entre 20h et 2h (jour du lendemain).
Il est demandé à tous les utilisateurs d’eau d’optimiser leurs consommations et d’éviter le gaspillage, qu’elles soient destinées à un usage privé ou professionnel.
Tordères, le 14 avril 2023
Bonjour à toutes et tous,
Les communes de l’intercommunalité voisine que sont Bouleternère, Corbère, Corbère-les-Cabanes et Saint-Michel-de-Llotes, ont temporairement épuisé leurs réserves d’eau potable et plus de 3 000 habitants seront donc alimentés par bouteilles d’eau à partir d’aujourd’hui (deux semi-remorques de packs d’eau ont été commandés par les municipalités pour distribution aux foyers de leurs communes). Une dizaine d’autres communes du département sont en difficulté et pourraient se retrouver dans la même situation. C’est la première fois que les Pyrénées-Orientales sont confrontées à une crise semblable aussi précocement dans l’année.
Le déficit hydrique est tel que le département aurait déjà dû basculer en niveau « crise » mais les services préfectoraux tentent d’éviter ce changement de niveau qui imposerait un arrêt de tous les usages de l’eau, excepté celui de la distribution d’eau potable. Ce serait une décision douloureuse car elle toucherait durement le monde agricole, industriel et touristique, et mettrait à mal l’économie d’un département où le taux de pauvreté est déjà l’un des plus élevés de France (21%).
Face à la sécheresse, le Préfet et l’Association des Maires de France proposent aux conseils municipaux des 226 communes du département d’adopter une charte d’engagement d’économie d’eau. Les municipalités ont jusqu’au 21 avril pour envoyer en préfecture un plan d’économie municipal qui pourrait peut-être permettre que soient accordées quelques dérogations locales, notamment pour ce qui concerne un arrosage très encadré des potagers.
Les élus sont en pleine rédaction de ce plan mais il ne sera pas simple pour notre municipalité de faire plus d’économie d’eau qu’elle n’en fait déjà car, depuis plusieurs décennies, conscients de l’amenuisement de la ressource en eau, les élus et le personnel municipal ont été vertueux en la matière (pour information, en 2022, la municipalité a consommé 150m3 - hors école - soit environ 1% de l’eau facturée aux usagers de notre commune). Nous allons donc argumenter dans ce sens car il n’y a pas lieu que les communes les plus méritantes soient sanctionnées lors même que celles qui ont dépensé le plus d’eau auront beaucoup plus de marge de manœuvre pour prouver qu’elles peuvent faire des économies conséquentes.
Pour rappel, notre municipalité possède les points d’eau suivants : deux fontaines publiques, des toilettes publiques équipées d’un lavabo, un évier, une douche, et des toilettes pour le personnel municipal, un point d’eau dans la buvette et un autre au cimetière, une station de remplissage agricole, quatre points d’eau et deux toilettes à l’école (dont la consommation est prise en charge par le syndicat ASPRESIVOS et qui, en 2022, représentait environ 50 m3).
Depuis 2008, la municipalité ne plante plus d’espèces gourmandes en eau mais exclusivement des plantes méditerranéennes (lavande, romarin, sauge, thym, etc.) qui ne font plus l’objet d’aucun arrosage depuis des années. La voiture municipale n’a jamais été lavée que parcimonieusement et la voirie n’est jamais lavée à grande eau.
Le point d’eau de la cour de l’école et la fontaine de la Plaça Major ont été récemment équipés de robinets à bouton pressoir, ce qui va permettre de limiter la consommation et d’éviter les malencontreux « oublis » de fermeture de robinet qui pouvaient parfois se produire.
Des panneaux et des autocollants invitant les usagers à limiter leur consommation d’eau ont été installés devant chaque robinet municipal.
La station de remplissage à usage agricole a été entièrement rénovée en 2017 et a été équipée de clés. Elle fait l’objet d’un règlement très restrictif qui a permis d’en réduire drastiquement l’utilisation (elle est exclusivement réservée aux viticulteurs au moment des traitements et représente une consommation de moins de 0,5m3 par an).
Notre municipalité a récemment participé à une demande de « fonds vert », par le biais du SIP des Aspres (syndicat dédié à la lutte contre l’incendie), pour que soit financée l’installation de deux nouvelles citernes de défense contre l’incendie afin d’éviter de mettre à mal notre réservoir d’eau potable en cas de feu (pour rappel, ce réservoir contient 100 m3 d’eau dont 90 sont dédiés à la défense incendie mais pour éteindre un « petit » feu, il faut prévoir environ 120 m3 d’eau en 2 heures, ce qui viderait complètement le réservoir d’eau potable et couperait l’alimentation des habitants).
L’arrêté de restriction d’eau renforcée a été distribué dans toutes les boîtes aux lettres des habitants, des entreprises, des exploitations agricoles et des associations de la commune. Il a également été affiché en format A3 et diffusé sur le blog municipal à plusieurs reprises.
Notre municipalité essaye d’être la plus réactive possible pour ce qui concerne les fuites sur le réseau d’eau potable collectif. Dès qu’elle en est informée, elle signale le problème simultanément en Communauté de Communes des Aspres (en charge du réseau de distribution) et à la société fermière SAUR afin que des équipes soient rapidement diligentées sur place pour résoudre la fuite.
Par ailleurs, une longue et vieille tradition politique de solidarité a permis que les communes de l’intercommunalité des Aspres soient toutes interconnectées entre elles par un habile « maillage » du réseau d’eau potable entre les différents secteurs du territoire. Concrètement, cela signifie qu’en matière de d’eau potable, aucune des communes de la Communauté de Communes des Aspres n’est isolée. Si tel ou tel secteur des Aspres venait à manquer d’eau, il est prévu que le voisin le plus proche vienne à son secours et l’alimente aussitôt (notre réseau d’eau potable intercommunal est en quelque sorte conçu comme une belle toile d’araignée reliant les communes entre elles, ce qui est fort coûteux mais évite bien des désagréments).
Depuis des décennies, les écoliers et leur professeur sont sensibilisés à la question de la sécheresse et des nécessaires économies d’eau à mettre en œuvre.
En 2010, la première « classe d’eau » du département a vu le jour à Tordères, sous l’égide de Danielle Mitterrand et d’Adrienne Cazeilles, toutes deux grandes défenseuses de l’eau, qui avaient alors rencontré les écoliers de Tordères et les élus des Aspres et du Vallespir pour attirer leur attention sur l’importance de protéger ce précieux bien commun qu’est l’eau. Les écoliers avaient ainsi pu participer à des ateliers initiés par l’IUT de Perpignan consistant notamment à inventorier les puits de la commune et apprendre à y poser des piézomètres.
Nous avons conservé cette « tradition » de sensibilisation à la protection de l’eau et, depuis près d’une décennie, les écoliers de Tordères bénéficient d’ateliers de diverses associations qui interviennent grâce au Syndicat Mixte du Bassin Versant du Réart pour aborder le parcours de l’eau, sa rareté ainsi que les risques qu’elle représente lorsqu’elle s’abat sur des sols durcis et asséchés. Le Syndicat Mixte pour la protection et la gestion des Nappes de la Plaine du Roussillon est également intervenu à l’école pour expliquer l’origine et le cheminement de l’eau que nous consommons, de la nappe du Pliocène au robinet, et l’indispensable nécessité de la protéger.
Le jeudi 11 mai 2023, à 18h, à la salle polyvalente de Tordères (mairie), ce même Syndicat Mixte pour la protection et la gestion des Nappes de la Plaine du Roussillon interviendra dans le cadre d’une réunion publique destinée à alimenter la réflexion des habitants et à les sensibiliser sur le sujet.
Une réflexion municipale est en cours pour poursuivre les économies d’eau (avec l’éventuelle installation de récupérateurs d’eau en mairie et à l’école, la mise en place de « mousseurs » en bout de robinet pour limiter la consommation, etc.). Si vous avez des idées, n’hésitez pas à les transmettre en mairie.
En attendant que revienne la pluie, chacun est invité à poursuivre ses efforts et à suivre les consignes de l’arrêté de restriction d’eau réduisant les usages dits « d’agrément » ainsi qu’une partie des usages économique (comme c’est le cas pour l’agriculture avec une baisse d’au moins 50% des volumes prélevés). Pour rappel, demeurent interdits l’arrosage des pelouses, jardins, espaces verts, y compris les potagers, le nettoyage des terrasses, façades et voitures, le remplissage et la mise à niveau des piscines des particuliers, etc.
La police de l’eau de la Direction des Territoires et de la Mer (DDTM) et l’Office Français de la Biodiversité (OFB) procèdent régulièrement à des contrôles ciblés et, le cas échant, verbalisent les contrevenants avec des amendes de 5ème classe (dont quelques usagers des Aspres commencent à faire les frais).
Bien à vous,
Maya Lesné, maire de Tordères
L’eau potable que nous consommons à Tordères est une des compétences de la Communauté de Communes des
Aspres qui en a confié la gestion à la compagnie fermière SAUR-France.
Elle provient essentiellement du forage de « La Clave », à Fourques, et parfois également du forage de « la Canterrane », à Terrats.
Le forage de Fourques alimente 13 communes : Fourques, Montauriol, Passa, Villemolaque, Tresserre, Saint-Jean-Lasseille, Brouilla (et par convention, Ortaffa), ainsi que les cinq communes de la « Chaîne de Tordères » (Tordères, Llauro, Oms, Calmeilles et, par convention, Taillet).
Tordères est donc à la tête d’un réseau de 35 km de conduites acheminant l’eau dans les communes des Hautes-Aspres.
Le réservoir de Fourques alimente le réservoir de Tordères d'une capacité de 100 m3, dont 90 m3
représentent la réserve mise à disposition des pompiers en cas d'incendie. L'engin de base de lutte contre le feu est une motopompe de 60 m3/heure. Compte tenu que la durée d'extinction d'un
sinistre moyen est évaluée à deux heures, on estime que les sapeurs-pompiers doivent trouver sur place, en tout temps, une quantité d'eau égale à 120 m3 en 2 heures. Si Tordères devait être
confronté à cette situation, le réservoir serait rapidement vidé, ce qui occasionnerait une rupture d'alimentation en eau potable des habitants (c'est pour cette raison que les pompiers
privilégient l'utilisation d'eaux brutes pour éteindre les incendies plutôt que d'utiliser l'eau potable des bornes incendie).
Notre réseau communal présente un linéaire total de presque 9 km de réseau d’alimentation en eau potable.
L’eau que nous buvons est puisée à presque 150 mètres de profondeur dans une nappe souterraine captive datant du Pliocène, une période s'étendant de 5,3 à 1,8 millions d'années avant J.-C., marquée par l'expansion des mammifères et l'émergence du genre humain en Afrique, et marquée également par l'assèchement et le refroidissement de la planète qui annoncent les grandes glaciations du quaternaire. Il s’agit d’une nappe de grande qualité, sans substances naturelles indésirables et sans pesticides ni substances toxiques. Toutes les infos sur cette nappe sont disponibles en cliquant sur le lien suivant : https://www.nappes-roussillon.fr/-Nappes-du-Roussillon-.html
La nappe du Pliocène met environ 10 000 ans à se reconstituer. Chaque goutte en est donc rare et précieuse.
Depuis 1992, les diverses études montrent que cette nappe est en constante diminution.
C’est la consommation quotidienne des habitants, des exploitations agricoles et des entreprises de la Plaine du Roussillon qui est en cause et qui, conjuguée aux effets du déficit hydrique et de la sécheresse qui sévissent depuis quelques années, met en péril les nappes phréatiques et la nappe du Pliocène.
A Tordères, en 2022, 13 273 m3 d'eau ont été facturés (soit plus de 13 millions de litres) pour
80 branchements, dont :
- 3 branchements municipaux (pour une consommation de 100 m3) et 1 branchement syndical (école, avec moins de 50 m3), soit environ 2% de la consommation totale,
- 57 branchements consommant moins de 200 m3, représentant 34% de la consommation totale,
- 20 branchements consommant entre 200 et 600 m3, représentant 64% de la consommation totale.
A noter qu'aucun branchement ne concerne des consommations supérieures à 6 000 m3.
Le plus gros consommateur d'eau de la commune utilise près de 1 900 m3 par an (soit 15% de la consommation totale de la commune). Les 19 autres gros consommateurs arrivent loin derrière cet usager puisqu'ils consomment en moyenne 357 m3 par an.
En déduisant la consommation du plus gros usager, un Tordérenc consomme en moyenne 167 litres par jour, soit 47 litres de plus que la moyenne des Français.
Les différentes données témoignent d’une consommation raisonnable en hiver, à l’automne et au printemps et d’un pic en juillet et en août… La chaleur estivale accentuant la consommation d’eau et l’afflux de touristes sont naturellement en cause dans le pic observé mais ne suffisent pas à expliquer une moyenne de consommation aussi élevée sur l’ensemble de l’année. Ensemble, nous devons trouver des solutions avant que nous n’ayons franchi un seuil fatidique.
Non comptabilisées dans les 13 273 m3 d'eau facturée à Tordères, il faut ajouter les "pertes" que constituent:
- les fuites, notamment celles qui ne sont pas visibles et qui touchent essentiellement les conduites en PVC (ce matériau pose problème au niveau du repérage des fuites qui se fait essentiellement par localisations acoustiques et la Communauté de Communes des Aspres a donc lancé un gros programme de renouvellement de ce réseau);
- les vols sur les bornes incendie et autres, une délinquance très particulière qui se pratique par descellement sauvage des bornes (noter que dans certaines communes voisines, il a également pu être observé le pillage de potences agricoles par des camions citernes allant revendre leur larcin pour le remplissage des piscines).
Il existe aussi des volumes de service utilisés par la société fermière pour effectuer le nettoyage obligatoire des réservoirs.
Pour lutter contre les fuites, la Communauté de Communes des Aspres a mis en place un Schéma Directeur de l'eau qui a permis de grandes avancées en termes de rendement. La pose de compteurs en entrée et en sortie de commune a largement fait progresser la situation et permet à la société fermière de repérer beaucoup plus rapidement les problèmes les plus importants.
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On retrouve bien évidemment la question de surconsommation d'eau potable à l’autre bout de la chaîne de l’eau, dans notre station d’épuration qui malgré ses capacités ne parvient plus à absorber correctement le flux des eaux usées tant elles se sont multipliées au cours de ces dernières années.
Il y a une telle abondance d’eaux usées que les bacs de décantation ne parviennent pas toujours à être opérants. En temps normal, il faut 48 heures pour que les matières les plus lourdes se déposent au fond de ces bacs, or il y a un tel flux que les eaux usées n’y restent pas plus de 24 heures, sans laisser le temps aux matières les plus lourdes de se poser. Elles vont donc se déverser dans la cuve, qui n’est censée accueillir que de l’eau, et l’obstruent fréquemment (se surajoutent à cela le fait que certains habitants jettent encore dans leurs toilettes des objets posant problème, telles que des serviettes et des tampons hygiéniques, ou des préservatifs qui, se prenant dans les rouages, nuisent au fonctionnement de la station).
La société fermière, qui d’ordinaire doit intervenir sur une station une à deux fois par an (en pompant le surplus et en nettoyant l’excès de boues et de matières), intervient actuellement une fois par trimestre, voire même en période estivale, une fois par mois dans notre station d’épuration.
La Communauté de Communes des Aspres (qui gère le réseau d’assainissement collectif) a prévu des travaux importants pour améliorer les résultats de notre station d’épuration. En attendant qu’ils soient mis en œuvre, nous devons apporter le même soin et la même attention à nos eaux usées qu’à notre eau potable.
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Tout cela n’est pas écrit dans le but de culpabiliser les habitants mais pour que, ensemble, nous prenions un peu plus soin de ce bien précieux qu’est l’eau et pour que dorénavant, dans le contexte de sécheresse et de pénurie mondiale, nous nous efforcions de ne plus en perdre une goutte.
Le massif des Aspres marque la limite entre trois grands bassins versants, la Têt au nord, le Tech au sud et le Réart à l’est.
Le territoire communal est traversé par de nombreux cours d’eau au régime hydrologique de type pluvial méditerranéen. Dépendants de la fréquence et de l’intensité des précipitations, ils
présentent de fortes variations hydrologiques marquées par de forts débits durant les gros épisodes pluvieux (automne et printemps) et un étiage sévère durant la période estivale où ils
présentent de longues périodes d’assec.
Les principaux cours d’eau qui traversent le territoire communal forment des vallons parallèles d’orientation sud-ouest - nord-est. D’ouest
en est, il s’agit :
- du correc de Caraig (affluent rive droite de la Galcerane) qui constitue la limite communale avec la commune de Montauriol,
- de la rivière de Tordères, un affluent rive gauche de la Monà,
- du correc de LLadac, un affluent rive gauche de la Monà,
- de la Monà qui rejoint la Galcerane au niveau de Fourques pour former le Réart,
- du ruisseau de la Joncayrole, un affluent rive droite de la Monà.
A noter, que dans la partie méridionale du territoire, deux ruisseaux d’orientation ouest-est (la Cadire et le correc del Fornas) rejoignent la rivière de Passa qui se jette dans le Réart
au niveau de Villemolaque.
L’ensemble du territoire communal appartient donc au bassin versant du Réart dont l’exutoire est l’étang de Canet-Saint-Nazaire.